Après cinq mois de travaux de restauration, la chapelle de Tête Ronde a fait l’objet, samedi, d’une inauguration exceptionnelle, marquée par la présence surprise d’Édouard Philippe, maire du Havre, Premier ministre du premier gouvernement d’Emmanuel Macron, de 2017 à 2020, et de son épouse.

« J’ai des amis ici et j’y viens quelquefois me détendre incognito, à l’orée des bois. Connaissant le site de Tête Ronde, je ne pouvais pas manquer cet événement », a-t-il commenté.

Il était accompagné par Jacques Garcia, architecte d’intérieur et décorateur parisien de renommée internationale, ancien propriétaire du château, très ému de ce pèlerinage.

La maire, Véronique Ravaud, ne pouvait ignorer ces présences, mais elle a bien gardé le secret, désireuse de surprendre la foule des invités réunis sur la colline. C’est donc radieuse qu’elle a rappelé l’histoire de la petite chapelle de légende dédiée à Notre-Dame-de-Lourdes, édifiée en 1873 suite au vœu (exaucé) des habitants de la bâtir si les Prussiens n’envahissaient pas le village. C’est plus tard que, grâce à ses amitiés, l’abbé Jeannot, curé du village, a fait procéder à des enrichissements culturels et artistiques dus à Charles Loupot, célèbre affichiste parisien (1950), Max Ingrand, grand maître verrier (1952), et Robert Pouyaud, sculpteur clamecycois, auteur d’une vierge imposante hissée au-dessus du portail en 1954.

L’état de la toiture, les fissures, les infiltrations ont justifié l’ouverture d’un important chantier de restauration du bâtiment et des œuvres d’art, sous la direction de l’architecte Simon Buri, vivement félicité comme tous les artisans présents.

Promenade discrète sur la collineTour à tour, Christophe Deniaux, conseiller départemental, Sylvain Mathieu, vice-président du Conseil régional, Nadia Sollogoub et Patrice Joly, sénateurs, ont salué la qualité des réalisations sécurisant les « trésors » intérieurs. Les vitraux ont retrouvé toute leur luminosité et les graphismes leur pureté. Chacun a mis l’accent sur l’importance du patrimoine, témoin de l’histoire, porte d’accès à la connaissance, enjeu pour le territoire et sur la nécessité, à chaque niveau, de contribuer à son entretien. « Vous avez su frapper à toutes les portes avec opiniâtreté. Votre perspicacité a payé. »

Ne pouvant s’épargner la conclusion, Édouard Philippe a avoué « être déjà venu discrètement se promener sur la colline ». Pour avoir vu la chapelle avant, il ne pouvait que se montrer admiratif devant le travail accompli et souligner l’importance que l’État accorde à l’entretien de son patrimoine. « Il raconte notre histoire, il appartient à notre culture, nous en sommes les héritiers. Il nous incombe de veiller à son entretien comme vous l’avez si bien fait avec la bienveillance de l’État. »

Un autre… Premier ministre Casquette blanche, redingote noire, Luc Weiss, artiste, auteur, scénariste de bande dessinée, a animé sur Canal + des émissions de la “Présipauté de Groland”, état fictif fondé par des humoristes et dont il fut… Premier ministre avant d’être conseiller municipal. Loin d’avoir recours au langage officiel, le personnage s’est livré à une déclamation théâtralisée désopilante. Son humour subtil a donné à l’ambiance un caractère bon enfant qu’il a été agréable de prolonger aux stands de convivialité.